Cachez-moi cette nature!
En fait, le combat pour la nature est jugé intolérable parce qu’il remet en cause la position centrale de l’homme. Il défend à travers la nature sauvage, une idée de la liberté trop subversive au goût des néolibéraux car comme le disait Robert Hainard, artiste naturaliste suisse : « Rien de ce qui donne un sens à la vie, temps libre, espace libre, nature libre, ne peut être préservé dans une société libérale. La liberté de la concurrence dévore toute les autres ». Par conséquent, il n’est pas étonnant de voir des défenseurs de la nature renoncer à cette position effectivement radicale de défense d’une nature la plus libre possible et non aménagée au profit d’une gestion consensuelle qui ne remets pas en cause les ressorts de la destruction de la nature mais en aménagent les miettes.
Jean-Claude Génot, La nature malade de la gestion, p. 54, 2008 © Sang de la Terre