La crise écologique comme faite de notre civilisation
La crise écologique, événement historique s’il en est, est justement l’occasion d’une remise en question individuelle et collective, psychologique et anthropologique totale. C’est bien en effet la question de la civilisation et, a contrario, de l’éventualité de la barbarie qui est en jeu dans l’écologie : quelle société voulons-nous pour demain Qu’est-ce que signifie pour nous « bien vivre » ? Nous savons, même si nous ne l’admettons pas encore, que notre mode de vie actuel est sans avenir, que nos sociétés industrialisées vivent du pillage de la nature, de l’emprunt irréversible fait sur des ressources limitées et de la destructions des capacités autorégénératives de la planète. Autrement dit, notre monde est mort, même si certaines tentatives, comme le capitalisme vert ou l’écocroissance, tentent de nous faire croire qu’il est encore un monde possible.
Anne Frémaux, La nécessité d’une écologie radicale – la pensée à l’épreuve des problèmes environnementaux, p.12, 2011 © Sang de la Terre