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Journal d'un écolo
Journal d'un écolo
12 septembre 2011

"Biodiversité", l'iceberg qui cache la nature

 Dans une société anti-nature comme la nôtre où la nature n’est au mieux qu’un terrain de jeu et de loisirs et au pire un décor à aménager, comment peut-on croire un instant que les gens vont avoir un peu de considération pour de la nature « ordinaire », alors que notre expansion sacrifie même ce qui est rare et unique ! Il faut une sacrée dose de sagesse pour reconnaître que la vraie valeur des choses réside dans leur simplicité ; je crains qu’il ne soit trop tard pour cela dans notre société de l’artifice. Il faut une fois pour toutes bannir ce terme d’ordinaire car l’ordinaire d’aujourd’hui va vite devenir le remarquable de demain.

Il n’y a pas deux natures, l’une patrimoniale et l’autre ordinaire. Il n’y en a qu’une seule, entière, qui devrait être la plus libre et autonome possible car c’est celle-là qui inspire à l’homme le plus d’humanité.

Mais finalement pourquoi déplorer l’usage du terme patrimonial ? D’abord ce mot relève d’un choix arbitraire et ne permet pas de fonder une stratégie de conservation de la nature à l’heure où des choix douloureux sont à faire. On ne pourra pas protéger toutes les espèces partout si l’espèce humaine continue son expansion et ce n’est pas la « patrimonalisation » qui sera d’un grand secours pour prendre des options. Ensuite, l’usage de ce terme n’est pas neutre, il vient couronner la fin  de la nature spontanée et libre. En « patrimonalisant » la nature, ou ce qu’il en reste (on appelle cela désormais gérer la biodiversité), on se focalise sur ce qui devient patrimoine mis en service ou en conservatoire tandis que tout le reste est oublié et sacréfié sur l’autel de la décroissance.

 

Jean-Claude Génot, La nature malade de la gestion, pp. 71-72, 2008 © Sang de la Terre

http://www.forets-sauvages.fr/

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