La nature régule (et le chasseur est ridicule)

Les écosystèmes n’ayant pas été significativement altérés pendant de longues périodes (par les humains ou les catastrophes naturelles atteignent généralement un état d’équilibre dynamique que les écologues nomment phase de climax. Cela signifie que les organismes se sont adaptés les uns aux autres de telle manière qu’ils se maintiennent à des niveaux de population relativement constants, qu’ils évitent la compétition directe, qu’ils limitent la circulation d’énergie à son minimum et qu’ils recyclent l’énergie disponible et les nutriments autant que possible. Ils forment ainsi […] une communauté.

Les communautés biologiques se maintiennent en équilibre par l’effet régulant de boucles de rétroaction.[…] les boucles de rétroactions au sein des écosystèmes, telles les relations prédateurs-proies, tendent à maintenir les variations de niveaux des population à un degré limité. Si le nombre de lapin augmente, celui des renards et des faucons augmentera bientôt à son tour pour profiter de ce surplus de nourriture-énergie. L’augmentation des population de faucons et de renards réduira alors la quantité de lapin, dont la diminution conduira finalement à une réduction du nombre de faucons et de renard.

[…] Les animaux territoriaux évitent de gaspiller leur énergie dans des combats en apprenant à prédire le comportement de leurs pairs, interprétant des signaux comme la posture, les vocalisations et le marquage par l’odeur. Il en résulte que les écosystèmes en phase de climax présentent une apparence de coopération et d’harmonie entre les espèces qui les composent […]

Dans les écosystèmes en phase de climax, les population sont maintenues à des niveaux relativement régulés non seulement par le biais des prédateurs prélevant leurs proies, mais également par le fait que les espèces limitent elles-mêmes  leurs niveau de population via des mécanismes internes de rétroaction [comme par exemple, le retardement de la maturité, ralentissement ou arrêt de l’ovulation, cessation d’accouplement].

Richard Heinberg, Pétrole, la fête est fini ! – Avenir des sociétés industrielles après le pic pétrolier, pp. 30-31, 2008 © Demi Lune